Réaction au rapport GIEC sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5°C

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Publié le 9 octobre 2018

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Le GIEC, Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, a publié un rapport spéciale sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5°C. Ce rapport souligne l’importance de limiter au plus vite les émissions de gaz à effet de serre et l’élévation des températures afin de réduire les impacts et risques majeurs qui pèsent sur la biodiversité et les humains, en particulier concernant les accès à l’eau, à la nourriture et à l’énergie. ATMO France observe qu’il met en lumière que la réduction de la pollution de l’air permet de limiter le réchauffement et d’améliorer la santé humaine, tout comme la qualité de l’environnement.

La limitation du réchauffement à 1,5°C nécessite une réduction des émissions anthropiques de gaz à effet de serre de 45% entre 2010 et 2030 et des actions drastiques en matière de transition énergétique, de politiques d’aménagement, de mobilité, du bâtiment, et des systèmes industriels et agricoles de production. Les forêts et les sols apporteront une contribution importante aux politiques d’atténuation des changements climatiques en tant qu’outils de séquestration de carbone.

Le GIEC souligne l’importance de la gestion intégrée des enjeux climatiques et de la qualité de l’air, confirmant ainsi les orientations de l’Europe2 et du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE). Des stratégies de lutte communes, comme la réduction de la consommation énergétique (plutôt que la substitution d’une énergie par une autre), avaient déjà été mises en avant pour permettre des co-bénéfices climat/qualité de l’air. Dans ce rapport, le GIEC va plus loin en mettant en avant l’effet de co-bénéfice d’une réduction des SLCPs (Short-Lived Climate Pollutants) dont nombre sont des polluants surveillés pour leurs effets sur la santé.

Selon les évaluations de la coalition « Climate and Clean Air Coalition to Reduce Short-Lived Climate Pollutants » du PNUE, une gestion intégrée favoriserait synergies et co-bénéfices. La diminution des composés à vies courtes (SLCPs) éviterait ainsi chaque année 2,4 millions de décès prématurés liés à la pollution de l’air extérieur d’ici 2030 mais aussi près de 32 millions de tonnes de récoltes perdues, et permettrait un ralentissement du réchauffement climatique de 0,5°C d’ici 2050.

La réduction massive des émissions de ces polluants ayant à la fois un effet sur la qualité de l’air et sur le réchauffement, comme le méthane, le carbone suie, l’ozone ou les oxydes d’azote est donc essentielle aux politiques climatiques pour les prochaines années. Cette gestion nécessite toutefois un haut niveau de coopération internationale des États mais aussi une implication forte des collectivités territoriales, de la société civile et des acteurs privés.

ATMO France promeut une mobilisation de tous les ministères concernés et, au niveau territorial, des actions intégrées ainsi qu’une approche transversale pour que les politiques d’aménagement du territoire, d’urbanisme, de déplacements, etc. tiennent compte de façon conjointe des enjeux liés à l’air, au climat et à l’énergie.

En effet, amélioration de la qualité de l’air et adaptation au changement climatique par la transition énergétique sont ainsi étroitement liés. Mises en synergie, les actions qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre (déplacements motorisés, secteurs résidentiel, tertiaire, industriel et agricole) ont généralement un effet positif sur les émissions de polluants atmosphériques locaux. Il convient ainsi de privilégier les actions ayant des co-bénéfices sur la santé et le climat.

La fédération ATMO France note donc avec grand intérêt que le rapport du GIEC mentionne que la réduction de la pollution de l’air permet de limiter le réchauffement et d’améliorer la santé humaine, tout comme la qualité de l’environnement.