Chaque année, le ministère en charge de l'Environnement publie le bilan de la qualité de l’air. Retrouvez les principaux résultats ci-dessous.
Le bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2023 confirme que la qualité de l’air s’améliore en lien avec la réduction des émissions de polluants. Ces progrès font suite à la mise en œuvre depuis plusieurs années de stratégies et plans d’action dans différents secteurs d’activité. Toutefois, même si les teneurs en polluants dans l’air baissent, des dépassements de normes réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé persistent dans certaines zones. Pour le dioxyde d’azote (NO2) et les particules de diamètre inférieur ou égal à 10 μm, ces normes réglementaires (qui doivent être respectées impérativement) ont respectivement été dépassées dans trois et deux agglomérations en 2023. Pour le NO2, l’ampleur de ces dépassements et le nombre de personnes exposées ont drastiquement diminué depuis 2018 à Paris et Lyon, seules agglomérations régulièrement confrontées à des dépassements.
La qualité de l’air s’est globalement améliorée sur la période 2000-2023
La baisse des émissions, amorcée il y a plusieurs années à la suite de la mise en place de stratégies et plans d’action, a permis une amélioration globale de la qualité de l’air en France. Les concentrations moyennes annuelles de polluants diminuent et les dépassements des normes réglementaires de qualité de l’air affectent des zones moins étendues et moins nombreuses. La qualité de l’air fluctue également du fait des conditions météorologiques qui peuvent être favorables à la dispersion atmosphérique ou, à l’inverse, engendrer l’accumulation de polluants dans l’air, notamment lors d’épisodes de pollution.
En 2023, l’ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l’air continue de baisser pour le NO2
Parmi les douze polluants faisant l’objet de normes réglementaires de qualité de l’air aux niveaux national et européen, quatre présentent des dépassements de ces normes en 2023 : NO2 et PM10 (valeurs limites), O3 et Ni (valeurs cibles). Pour l’O3, ces dépassements (calculés en moyenne sur la période 2021-2023) concernent 22 agglomérations. À l’inverse, ce nombre est faible pour le NO2, les PM10 et le nickel, avec respectivement trois, deux et une agglomérations concernées par des dépassements. Pour le NO2, l’ampleur de ces dépassements et le nombre de personnes exposées à ces dépassements ont diminué drastiquement depuis 2018. Par ailleurs, l’année 2023 est marquée par trois épisodes de pollution aux PM10 d’ampleur nationale et des épisodes de pollution locaux avec des apports de particules issues de phénomènes naturels de brumes des sables essentiellement en outre-mer mais également en France métropolitaine. Deux épisodes de pollution à l’O3 d’ampleur nationale sont également observés en France métropolitaine.
Des polluants non réglementés au niveau européen font également l’objet d’une surveillance spécifique en France
Compte tenu de leurs effets potentiels sur la santé humaine, la France développe progressivement un réseau de surveillance pérenne de la présence dans l’air ambiant de polluants non réglementés au niveau européen : carbone suie, composition chimique des particules submicroniques, concentration en nombre des particules, pesticides, pollens et moisissures, hydrogène sulfuré (H2S) issu de la décomposition d’algues. Pour cette édition du bilan, l’accent est porté sur la surveillance des pesticides, des pollens et des moisissures.
En 2022, la majorité des États membres de l’Union européenne, dont la France, dépassent les normes réglementaires de qualité de l’air pour au moins un polluant
La législation européenne impose, pour certains polluants atmosphériques, des plafonds d’émission par État membre, ainsi que des normes réglementaires communes de qualité de l’air. En 2022, 16 États membres, dont la France, respectent l’ensemble de leurs plafonds d’émission pour les cinq polluants visés. En revanche, les normes réglementaires de qualité de l’air à respecter impérativement ne sont pas respectées pour huit États membres de l’Union européenne à 27, à la fois pour le NO2 et pour les PM10. Pour l’O3, polluant dont la norme réglementaire de qualité de l’air est à respecter dans la mesure du possible, 16 États membres sont concernés par des dépassements de cette norme en moyenne sur la période 2020-2022. Les données utilisées ici pour la comparaison européenne sont celles de 2022, celles de 2023 n’étant pas encore disponibles au niveau européen.