L’Agence européenne pour l’environnement a publié fin novembre 2023 une nouvelle étude qui démontre que 253,000 décès auraient pu être évités dans l’Union européenne si les concentrations de particules fines avaient respecté les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Selon de nouvelles estimations concernant les incidences sanitaires de la pollution atmosphérique, l’exposition à la pollution atmosphérique provoque ou aggrave certaines maladies telles que le cancer du poumon, les maladies cardiaques, l’asthme et le diabète.
La note d’information de l’AEE intitulée « Harm to human health from air pollution in Europe : burden of disease 2023 » (Dommages pour la santé humaine dus à la pollution atmosphérique en Europe: charge de morbidité 2023) présente les dernières informations, estimées pour l’année 2021, sur les dommages pour la santé humaine causés par trois polluants atmosphériques clés: les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone.
Entre 2005 et 2021, le nombre de décès dans l’UE imputables aux particules fines (PM2,5), l’un des polluants atmosphériques les plus nocifs, a chuté de 41%. Néanmoins, la pollution atmosphérique reste le principal risque environnemental pour la santé des Européens (suivi d’autres facteurs tels que l’exposition au bruit, aux produits chimiques et aux effets croissants sur la santé des vagues de chaleur liées au climat), causant des maladies chroniques et des décès, en particulier dans les villes et les zones urbaines.
Selon les dernières estimations de l’AEE, au moins 253,000 décès dans l’UE en 2021 étaient imputables à une exposition à une pollution par les particules fines (PM2,5) supérieure à la concentration de 5 µg/m3 recommandée par l’OMS. La pollution par le dioxyde d’azote a entraîné 52,000 décès prématurés dans l’UE, et l’exposition à court terme à l’ozone en a causé 22,000. La pollution atmosphérique est également à l’origine de problèmes de santé et entraîne des coûts substantiels pour les systèmes de soins de santé. Ces concentrations recommandées par l’OMS sont fixées sur la base du niveau de pollution au-delà duquel il existe des preuves manifestes d’effets associés sur la santé.
La nouveauté de l’évaluation de cette année est la quantification de la charge sanitaire associée à des maladies spécifiques auxquelles la pollution atmosphérique contribue. La charge sanitaire totale associée à chacune de ces maladies dépend non seulement des décès imputables à la maladie, mais aussi de la charge sanitaire que représente le fait de vivre avec les effets de la maladie en question au quotidien.
En même temps que la note d’information, l’AEE a également publié des fiches d’information par pays, dans lesquelles figurent des informations détaillées au niveau national sur la charge de la maladie. Les conclusions de la note d’information de l’AEE ont été présentées lors de la quatrième édition du forum européen « Air pur », qui s’est tenu en 2023 à Rotterdam.