Les mesures satellitaires ouvrent de nouvelles possibilités dans la surveillance de la qualité de l’air. Quels sont les atouts et les limites de ces données ? Atmo Nouvelle-Aquitaine, qui vient de publier son premier rapport d’étude sur les données satellites dans sa région, donne des éléments de réponse.
Quelles utilisations des données satellites ?
Des satellites de l’Agence Spatiale Européenne et de la NASA s’intéressent de près à la troposphère – couche atmosphérique dans laquelle nous vivons – où ils en mesurent la composition chimique.
Ils permettent ainsi de connaître les concentrations de plusieurs polluants réglementés dans l’air en France et qu’Atmo Nouvelle-Aquitaine surveille au quotidien.
Ainsi, les concentrations de polluants comme les particules fines, les oxydes d’azote, l’ammoniac, ou encore de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone ou le méthane) sont par exemple mesurées quotidiennement.
Certes, ces mesures existent depuis plusieurs années, elles sont désormais plus avec des résolutions pouvant désormais aller de 1 à 5km au niveau du sol.
Ces données ne remplacent pas celles issues des stations de mesure d’Atmo Nouvelle- Aquitaine. Elles en sont complémentaires, notamment en donnant des indications sur des zones peu ou pas couvertes par notre réseau de mesure.
Les observations satellites peuvent être utilisées à différents niveaux :
• servir à contraindre les inventaires d’émissions de polluants,
• permettre une analyse fine de résultats de simulation sur de vastes régions et dans toute la colonne atmosphérique,
• être assimilées par les modèles pour délivrer des informations plus réalistes.
De plus, les méthodes d’analyse permettent aujourd’hui d’apporter de l’information précise à l’échelle d’une région, voire d’une agglomération urbaine.
Un outil efficace mais avec des limites
Il reste pourtant des limites, comme la difficulté de réaliser des mesures à travers la couche nuageuse, ou le fait que la donnée ne soit produite qu’à partir de 1 ou 2 passages par jour du satellite. Cette dernière limite sera partiellement levée grâce à la mise en orbite géostationnaire en 2023 d’un nouveau satellite (Sentinel 4) de l’Agence Spatiale Européenne. Celui-ci fournira une mesure permanente au-dessus de l’Europe.