Bilan 2022 de la qualité de l'air en Europe

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agence européenne de l'environnement

Publié le 24 novembre 2022

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Ce 24 novembre 2022, l’Agence européenne pour l’environnement a publié son évaluation de la qualité de l’air en Europe. Quatre messages en ressortent : La qualité de l’air en Europe continue de s’améliorer et le nombre de personnes mourant prématurément ou souffrant de maladies dues à la pollution atmosphérique est en baisse. Toutefois, la pollution atmosphérique demeure le plus grand risque environnemental pour la santé en Europe, et des mesures plus ambitieuses sont nécessaires pour respecter les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au moins 238000 décès précoces dus aux particules fines dans l’Union européenne (UE)

La mauvaise qualité de l’air, en particulier dans les zones urbaines, continue d’affecter la santé des citoyens européens. Selon les dernières estimations de l’AEE, au moins 238 000 personnes sont décédées prématurément dans l’UE en 2020 en raison d’une exposition à la pollution par les PM2,5 supérieure au niveau recommandé de 5 µg/m3 par l’OMS. La pollution par le dioxyde d’azote a conduit à 49000 et l’exposition à l’ozone à 24000 décès prématurés dans l’UE.

De 2005 à 2020, le nombre de décès précoces dus à l’exposition aux PM2,5 a diminué de 45 % dans l’Union européenne. Si cette tendance se maintient, l’Union européenne devrait atteindre l’objectif du plan d’action zéro pollution d’une réduction de 55 % des décès prématurés d’ici 2030.

Néanmoins, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour atteindre la vision zéro pollution pour 2050, qui consiste à réduire la pollution atmosphérique à des niveaux qui ne sont plus considérés comme nocifs pour la santé.

Un risque environnemental toujours avéré

Selon l’analyse de l’AEE, la pollution atmosphérique continue de poser des risques importants pour la santé en Europe, entraînant des maladies chroniques et des décès prématurés. En 2020, 96 % de la population urbaine de l’UE a été exposée à des concentrations de particules fines (PM2,5) supérieures à la ligne directrice de l’OMS de 5 microgrammes par mètre cube (µg/m3) d’air. 

La pollution atmosphérique nuit également à la biodiversité et endommage les cultures agricoles et les forêts, causant d’importantes pertes économiques. En 2020, des niveaux dommageables de dépôts d’azote ont été observés dans 75 % de la superficie totale des écosystèmes de l’UE. Cela représente une réduction de 12 % depuis 2005, tandis que l’objectif du plan d’action européen zéro pollution est d’atteindre une réduction de 25 % d’ici 2030.

Selon l’analyse de l’AEE, 59 % des zones forestières et 6 % des terres agricoles ont été exposées à des niveaux d’ozone troposphérique nocifs en Europe en 2020. Les pertes économiques dues aux impacts de l’ozone troposphérique sur les rendements du blé ont atteint environ 1,4 milliard d’euros dans 35 pays européens en 2019, les pertes les plus importantes ayant été enregistrées en France, en Allemagne, en Pologne et à Türkiye.

Plus de la moitié des émissions de particules fines provenant de la consommation d’énergie dans les bâtiments

Selon le rapport, la principale source de pollution par les particules en Europe provient de la combustion de combustibles dans les secteurs résidentiel, commercial et institutionnel. Ces émissions sont principalement liées à la combustion de combustibles solides pour le chauffage des bâtiments. En 2020, le secteur était responsable de 44 % des émissions de PM10 et de 58 % des émissions de PM2,5. Les autres sources importantes de ces polluants sont l’industrie, le transport routier et l’agriculture.

L’agriculture est également responsable de la grande majorité (94 %) des émissions d’ammoniac et de plus de la moitié (56 %) des émissions de méthane. Pour les oxydes d’azote, les principales sources étaient les transports routiers (37 %), l’agriculture (19 %) et l’industrie (15 %).

Globalement, les émissions de tous les principaux polluants atmosphériques dans l’UE ont continué de diminuer en 2020. Cette tendance se poursuit depuis 2005 malgré l’augmentation considérable du produit intérieur brut (PIB) de l’UE au cours de la même période.

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Source : AEE