En France, la filière méthanisation est en plein essor dans le but de contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux de transition énergétique. Cette expansion suscite des interrogations sur l’impact de la méthanisation en termes de qualité de l’air à proximité des installations. La perception de cette composante peut diverger entre les porteurs de projet et les riverains. A ce jour, à l’échelle nationale, presque aucune étude publique sur l’état de la qualité de l’air et des odeurs dans l’environnement des sites de méthanisation n’a été produite. C’est pour répondre à cette absence mais aussi objectiver et partager les impacts de la méthanisation que le projet AQAMETHA a été lancé. Ce projet a été, porté par un collectif d’AASQA ainsi que la société Osmanthe, et soutenu par des experts académiques, associations et professionnels.
Objectifs
Le projet AQAMETHA s’étend sur une période de de trois ans (2021-2024). Sa finalité est d’établir et de partager un premier panorama à l’échelle nationale des niveaux de polluants et d’odeurs dans l’environnement des unités de méthanisation et d’évaluer en quoi l’implication précoce des riverains sur le sujet de l’environnement atmosphérique permettrait de contribuer à améliorer l’acceptabilité de la filière auprès des riverains.
Plus concrètement, il a pour objectifs principaux :
- Améliorer les connaissances sur les niveaux de pollution de l’air et les odeurs dans l’enceinte et autour d’unités de méthanisation ;
- Objectiver les éventuels désagréments et craintes (passer du ressenti à une caractérisation objectivée) et répondre aux interrogations des acteurs de la filière (promoteurs, associations, opposants…) ;
- Capitaliser les résultats de l’étude et les valoriser auprès des porteurs de projets, des exploitants, des collectivités, des riverains et du grand-public ;
- Etudier l’apport d’un dispositif de formation et d’un accompagnement personnalisé des riverains dans l’acceptation de la mise en place de tels projets.
- AQAMETHA s’inscrit en outre dans le cadre d’une recherche en connaissances nouvelles. En effet très peu d’études publiques de qualité de l’air et d’odeurs dans l’environnement des sites de méthanisation n’a été produites à ce jour.
Un volet psycho-social permettra de mettre en lumière l’évolution de la perception de riverains vis-à-vis d’un projet de méthaniseur et de la qualité de l’air en général.
La datavisualisation des résultats issus d’une bancarisation nationale des données participera également au nécessaire effort de pédagogie autour des projets de méthanisation.
Résultats attendus
Les principaux résultats du projet seront constitués par :
- Un panorama objectif et représentatif de l’impact de la filière méthanisation en France via les données associées, bancarisées et accessibles sous forme de datavisualisation ;
- Le retour d’expérience du dispositif d’accompagnement et d’implication de riverains pour évaluer l’acceptabilité du projet.
- La publication de l’outil de datavisualisation et d’un rapport rassemblant l’ensemble des résultats analysés et des recommandations et leurs promotions lors de colloques scientifiques et/ou de salons professionnels.
Un projet porté par un collectif
AQAMETHA regroupe 8 partenaires (Atmo France, Air Pays de la Loire, Atmo Hauts-de-France, Atmo Normandie, ATMO Grand Est, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, Atmo Nouvelle-Aquitaine et la société Osmanthe) et des experts issus des milieux académique (IMT Nord Europe et un sociologue de l’Université du Littoral-Côte-d’Opale), professionnels (Gaz Réseau Distribution France, Centre Technique national du Biogaz et de la Méthanisation) et associatif (France Nature Environnement). Cet équilibre entre les partenaires doit permettre de prendre en compte les différentes sensibilités, avec un socle technique et neutre garanti par les AASQA.
Ce projet est développé dans le cadre des appels à projet 2020 : « Comment préparer aujourd’hui la qualité de l’air de demain » associé au programme de recherche AQACIA (Amélioration de la Qualité de l’Air : Comprendre, Innover, Agir) financé par l’ADEME. GRDF est également cofinanceur du projet.