Lors des Troisièmes Rencontres Air et Santé qui se sont déroulées à Toulouse les 6 et 7 février dernier, les intervenants étaient unanimes :
- L’amélioration des connaissances est décisive pour éclairer les décisions à tous les niveaux en faveur d’actions plus efficaces pour réduire les sources de pollution et l’exposition des populations. Il faut poursuivre cette dynamique. Atmo France soutient l’appel à la création d’un GIEC de la pollution chimique lancé par la fondation de médecine et souhaite y contribuer ;
- Pour autant, le niveau de connaissances est suffisamment élevé pour agir déjà plus intensément et de façon cohérente, notamment de façon préventive sur les sources de pollution déjà bien identifiées : pesticides, particules fines et ultrafines…
Les 3èmes Rencontres Internationales Air et Santé (RIAS) qui se sont tenues à Toulouse les 6 et 7 février 2024 ont permis des échanges fructueux grâce aux nombreux intervenants : médecins, chercheurs, experts de la santé (OMS, Anses, INSERM, Haut Conseil de santé publique…), représentants d’institutions nationales, européennes et internationales, élus, représentants associatifs ont ainsi confronté leurs approches à partir de données et d’éclairages scientifiquement étayés.
Les intervenants ont souligné que l’amélioration des connaissances était indispensable pour éclairer les décisions, au niveau européen, national, territorial et local, pour des actions toujours plus efficaces de réduction des émissions de polluants dans l’air et de limitation de l’exposition à cette pollution. Mais ils ont aussi rappelé que l’on en sait déjà beaucoup pour agir plus intensément, notamment sur les sources de pollution quand elles sont bien identifiées !
Les pesticides, polluants de l’air non réglementés, ont notamment mobilisé les participants. Le rappel des conclusions de la commission d’enquête sur les « produits phytosanitaires » dans le contexte de suspension du programme Ecophyto a mis en lumière leurs impacts en termes sanitaires et environnementales. Alors que leurs valeurs de gestion sont encore en attente.
Là encore, les démarches scientifiques sont imparables pour les politiques publiques avec l’appui de notre base de données des mesures dans l’air PhytAtmo. Les AASQA sont mobilisées depuis plus de 20 ans pour alimenter cette base et sont soutenues par l’État depuis 2021 avec un seul point de surveillance des pesticides par Région. Ce réseau n’est pas suffisamment dense pour répondre à l’ensemble des interrogations et besoins de l’Anses, des acteurs de la santé, des pouvoirs publics, des associations, des milieux socio-professionnels et de la société civile.
Atmo France déplore ainsi le manque de ressources pour les AASQA dédiées à cette surveillance au regard des enjeux sanitaires liés à cette famille de polluants.
Lancé par la Fondation de l’Académie de Médecine, l’appel à la création d’un GIEC de la pollution chimique, que l’on retrouve notamment dans l’air, propose de mettre en place une structure internationale scientifique et indépendante pour la production et la diffusion des connaissances sur les dangers liés aux produits chimique. Atmo France suivra avec intérêt les suites de cet appel en lien avec le réseau des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) en tant qu’organismes de tiers de confiance de par leur gouvernance quadripartite et leur financement diversifié qui produisent des données de référence et accompagnent les acteurs des territoires dans l’évaluation des actions menées pour améliorer la qualité de l’air.
Les AASQA sont présentes au quotidien, sur les territoires, aux côtés des acteurs de santé et des décideurs. Elles poursuivent la dynamique d’amélioration des connaissances, d’information et de tiers de confiance en faveur du passage à l’action. Elles vous donnent rendez-vous aux prochaines RIAS pour échanger sur les évolutions des connaissances, les bilans des actions et des réglementations, les nouvelles perspectives…