Présentée le 8 janvier 2019, l’étude PolluBPCO, menée par le CHU Amiens-Picardie et Atmo Hauts-de-France, démontre la corrélation entre les pics d’hospitalisation et de consultations aux urgences dues à la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO -maladie pulmonaire inflammatoire des bronches) et la qualité de l’air dans la Somme.
L’étude PolluBPCO a évalué la corrélation entre les pics de consultations aux urgences et/ou d’hospitalisations pour cause d’exacerbation de la BPCO et les variations des concentrations de polluants dans l’air, pendant et en-dehors des épisodes de pollution. Les données ont été recueillies sur l’année 2017 et ont été analysées en 2018.
Durant les épisodes de pollution occasionnés par les particules PM10 en janvier et février, 3 pics de consultations de patients atteints de BPCO ont été observés, ainsi qu’un taux moyen d’hospitalisation plus élevés (taux de 0,94 en janvier et de 1,07 en février contre un taux moyen sur l’année de 0,65). Ces pics de consultations ont eu lieu en général entre 3 et 5 jours après le début du pic de pollution. Ces mois sont également ceux de l’épidémie de grippe.
A l’inverse, durant la période de juin à septembre, il n’a été constaté aucun pic de pollution aux particules PM10 et aucun pic d’exacerbations de BPCO.
Le pic d’ozone de fin juin (période de canicule) correspond également à un pic de consultation pour exacerbations.
Les niveaux des particules PM10 et PM2.5, de dioxyde d’azote et d’ozone n’expliquent pas, à eux seuls, l’augmentation des consultations aux urgences pour cause d’exacerbation de la BPCO mais leur rôle est significativement établi.
L’étude PolluPBCO a ainsi mis en évidence un lien entre les concentrations plus élevées des particules (PM10 et PM2.5), du dioxyde d’azote et de l’ozone avec une augmentation des consultations aux urgences pour cause d’exacerbation de la BPCO.
Concernant les pollens, le lien entre les allergies polliniques et les exacerbations de la BPCO n’a pu être directement relié. La gravité du stade de la BPCO chez les patients, inclus dans l’étude, a plus d’incidence sur leur santé respiratoire que leur allergie aux pollens.
L’exploitation des données d’humidité relative et des nuisances olfactives n’ont pas montré d’influence sur le taux d’exacerbation quotidien des patients.
Les résultats de la qualité de l’air à l’échelle de la rue (modélisation fine échelle) ont permis de mettre en évidence des expositions aux polluants différentes, en fonction des patients. La modélisation urbaine peut être une aide dans l’accompagnement du patient, au regard de son profil d’exposition aux polluants dans l’air ambiant.
En 2020, le projet se poursuivra avec un second volet (Projet BePoPi) qui inclura la composition des particules et une analyse des métaux lourds, présents dans l’air.