Foire aux questions
Cette foire aux questions liste les interrogations dont Atmo Nouvelle-Aquitaine et Atmo France sot destinataires depuis le début des incendies.
Qu’est-ce que l’indice de la qualité de l’air ATMO ? Prend-t-il en compte les événements particuliers comme les incendies ?
L’indice de la qualité de l’air, appelé indice ATMO, est calculé et publié chaque jour par les Associations agréées de surveillance de la qualité (AASQA). Il qualifie la qualité de l’air sur une échelle de “bon” à “extrêmement mauvais” pour informer les citoyens de l’état de la qualité de l’air près de chez eux et sa prévision pour le lendemain. Ceci, leur permet ainsi d’adapter leurs activités en conséquence.
L’indice ATMO est un indice simplifié de communication de la qualité de l’air et se fonde sur des prévisions journalières. Il est un indicateur de la qualité de l’air calculé à partir des concentrations de polluants réglementés tels que le dioxyde de soufre (SO2), dioxyde d’azote (NO2), ozone (O3) et les particules (PM10 et PM2,5).
Ces concentrations sont calculées grâce :
- aux mesures effectuées sur les stations de fond
- à la modélisation qui intègre les données des inventaires d’émissions de polluants, des données de qualité de l’air mesurées par les stations de fond et des prévisions météorologiques
À l’image des prévisions météorologiques, l’indice ATMO agit comme un thermomètre. Il ne permet pas de dégager des tendances sur plusieurs mois ou années et ne se substitue pas à l’outil de gestion des pics de pollution qui permet d’enclencher les dispositifs préfectoraux d’information, de recommandation et d’alerte.
En Nouvelle-Aquitaine, il est diffusé quotidiennement par Atmo Nouvelle-Aquitaine sur son site web, ses newsletters.
En cas d’événement extraordinaire (incendies ou accidents industriels), l’indice ATMO prend le qualificatif « événement », ceci en attendant de pouvoir intégrer les éventuelles nouvelles sources d’émissions locales de polluants et pour éviter de donner une information potentiellement erronée. Depuis le 15 juillet, l’indice ATMO peut prendre ce qualificatif “d’événement”, le temps pour nos ingénieurs d’intégrer les données liées au panache de fumées et des conditions météorologiques changeantes.
Comment les cartes de prévision sont faites ?
Pour illustrer la prévision, l’indice ATMO est retranscrit sur une carte remise à jour quotidiennement.
L’observatoire utilise des outils de simulation (modélisation) et l’expertise des prévisionnistes. L‘incendie en cours est d’une telle ampleur, qu’il est difficile d’anticiper avec précision l’impact sur la qualité de l’air de la région. C’est pourquoi, une partie de la carte du lendemain est grisée : l’indice prend le qualificatif “événement” le temps d’intégrer les dernières données nécessaires à la prévision.
Quels sont les polluants de l’air lors d’un incendie ?
Les incendies de forêt créent différents polluants atmosphériques qui vont dégrader la qualité de l’air. Selon la nature exacte du combustible, sa densité, l’humidité, les conditions de combustion et l’éloignement de la source, les fumées dégagent deux principaux polluants les particules, qui représentent le polluant de l’air le plus "invariablement élevé par rapport aux seuils réglementaires dans les zones impactées par les fumées et le monoxyde de carbone mais aussi le dioxyde de carbone (CO2), le monoxyde de carbone (CO), des composés organiques volatils et semi-volatils, des oxydes d’azote (NOx).
Pour aller plus loin : en 2012, l’ANSES a répertorié les principales classes de composés chimiques détectés dans la fumée résultant des incendies de végétation dans une étude accessible sur ce lien.
Qu’est-ce que les particules ?
Les particules en suspension, aussi appelées poussières et PM (PM signifie « Particulate Matter », particules fines en anglais), sont classées en fonction de leur taille. Inférieures à 10 micromètres, les PM10 sont retenues au niveau du nez et des voies aériennes supérieures. Inférieures à 2,5 micromètres, les PM2.5 pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire jusqu’aux alvéoles pulmonaires et au-delà. En deçà de 0,1 micromètre, on parle de particules ultrafines (PUF).
Les PM10 et PM2.5 sont des polluants physiques qui font l’objet d’une surveillance nationale réglementaire.
Qu’est-ce que le monoxyde de carbone ?
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz inodore, incolore et inflammable à haute température (605°C).
Le CO est un polluant chimique qui fait l’objet d’une surveillance nationale réglementaire.
Est-ce que les particules en suspension et le monoxyde de carbone sont dangereux pour la santé ?
Particules
Les particules ont un impact avéré sur la santé respiratoire, cardiovasculaire et augmentent le risque de développer un cancer du poumon. Selon leur taille, les particules pénètrent plus ou moins profondément dans l’appareil respiratoire. Les particules les plus fines peuvent, même à des concentrations relativement basses, irriter les voies respiratoires. Les particules les plus fines peuvent également passer dans le sang (et même pénétrer au cœur des cellules). Certaines particules ont des propriétés mutagènes et cancérigènes.
Sur les bâtis, elles contribuent aux effets de salissure des bâtiments et des monuments.
Monoxyde de carbone
Sur la santé, le monoxyde de carbone conduit à un manque d’oxygénation de l’organisme (cœur, cerveau...) car il se fixe à la place de l’oxygène sur l’hémoglobine du sang. Il provoque des intoxications entraînant maux de tête, vertiges, voire le coma et la mort à forte concentration.
Sur l’environnement, le CO participe aux mécanismes de formation de l’ozone. Dans l’atmosphère, il se transforme en dioxyde de carbone (CO2) et contribue à l’effet de serre.
Les incendies de forêt
L'impact sanitaire des incendies de forêt est encore mal connu en raison des nombreuses substances chimiques recensées dans la composition des fumées de biomasse. Toutefois, l'étude de l'ANSES de 2012 indique que "les PM10 des fumées de feux de végétation peuvent être considérées comme au moins aussi toxiques pour la santé respiratoire à court terme que les PM10 de source urbaine. Les populations atteintes de pathologies respiratoires chroniques, dont les asthmatiques, constituent une sous-population particulièrement sensible.
De plus, la fumée des feux de végétation peut couvrir de larges zones incluant des agglomérations urbaines fortement peuplées, et même de- faibles augmentations de risques sanitaires peuvent avoir un impact important sur la santé publique."
Quand un épisode de pollution est-il déclenché ?
Un épisode de pollution correspond à une période où les concentrations des polluants suivants l’ozone, le dioxyde d’azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et les particules en suspension (PM10) ne respectent pas ou risquent de ne pas respecter les niveaux réglementaires, selon des critères prédéfinis (pourcentage de surface de la zone ou pourcentage de population impactés, niveau réglementaire franchi, durée de l’épisode…).
Ces niveaux font référence à des seuils définis dans le code de l’environnement.
Deux seuils réglementaires sont définis dans les arrêtés préfectoraux :
- Niveau d'informations et de recommandations : Niveau de concentration à partir duquel une information-recommandation est relayée vers les populations sensibles et vulnérables. Cette démarche vise ainsi à protéger en priorité les personnes les plus sensibles à la pollution atmosphérique (patients souffrant d'une pathologie chronique, asthmatiques, insuffisants respiratoires ou cardiaques, personnes âgées, femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants...)
- Niveau d'alerte : Niveau de concentration plus élevé que le précédent ou persistance du premier seuil pendant au moins deux jours consécutif. Les recommandations sanitaires et comportementales concernent alors toutes les populations. Des actions de réduction des émissions polluantes sont mises en place par la préfecture (réduction de vitesse, réduction des émissions industrielles...) en fonction de l’intensité de l’épisode.