L'Organisation météorologique mondiale a mis en évidence dans son dernier Bulletin sur la qualité de l’air et le climat que le cercle vicieux du changement climatique, des feux de forêt et de la pollution atmosphérique a des répercussions de plus en plus graves sur la santé humaine, les écosystèmes et l’agriculture.
Transversalité qualité de l'air et climat
L'organisation onusienne a souhaité dans ce bulletin explorer la relation complexe entre qualité de l’air et climat.
En effet, les substances chimiques responsables de la pollution atmosphérique sont en général émises en même temps que les gaz à effet de serre. Ainsi, le réchauffement de la planète et la dégradation de la qualité de l’air vont inévitablement de pair.
Les polluants atmosphériques viennent se déposer à la surface de la Terre. La mauvaise qualité de l’air nuit alors à la santé des écosystèmes. Les dépôts d’azote, de soufre et d’ozone réduisent les services fournis par les écosystèmes naturels en faveur de l’eau pure, de la biodiversité et du stockage du carbone.
«Le changement climatique et la qualité de l’air ne peuvent être traités séparément. Ils vont de pair et doivent être abordés ensemble. Il serait avantageux sur tous les plans de prendre conscience des interrelations entre qualité de l’air et changement climatique, et d’agir en conséquence, tant pour la santé de notre planète et de ses habitants que de nos économies», a déclaré la Secrétaire générale adjointe de l’OMM, Mme Ko Barrett.
«Le présent Bulletin sur la qualité de l’air et le climat concerne l’année 2023. Les huit premiers mois de l’année 2024 ont été marqués par la poursuite des tendances observées, avec des chaleurs intenses et des sécheresses persistantes qui augmentent le risque de feux de forêt et de pollution de l’air. Le changement climatique nous confronte de plus en plus fréquemment à ce scénario. Pour trouver des solutions, il est essentiel de mener des recherches et activités scientifiques interdisciplinaires», a précisé Mme Barrett.
Augmentation des concentrations en particules
Les feux de forêt observés en Amérique du Nord ont généré des émissions de PM2,5 exceptionnellement élevées par rapport à la période de référence 2003-2023.
Des niveaux de PM2,5 supérieurs à la moyenne ont également été mesurés en Inde, en raison d’une augmentation des émissions polluantes dues aux activités humaines et industrielles.
En revanche, des niveaux inférieurs à la moyenne ont été relevés en Chine et en Europe grâce à la diminution des émissions anthropiques.
qui ont un impact sur la santé et l'agriculture
Les particules ont un impact majeur non seulement sur la santé, mais aussi sur l’agriculture. Elles peuvent réduire la productivité des cultures dans des régions où il est crucial de maximiser le rendement pour nourrir la population.
Les zones sensibles comprennent les zones agricoles d’Afrique centrale, d’Asie du Sud-Est, de Chine, d’Inde et du Pakistan.
Des expériences menées en Chine et en Inde montrent que les particules peuvent entraîner une réduction du rendement des cultures allant jusqu’à 15 % dans les zones très polluées. Les particules diminuent la quantité de lumière solaire qui atteint la surface des feuilles. Elles bloquent physiquement les stomates des feuilles, qui régulent les échanges de vapeur d’eau et de dioxyde de carbone avec l’atmosphère.