Que ce soit l’air extérieur ou l’air intérieur, leur impact sur la santé fait l’objet de travaux de recherche en continu. La pollution de l’air, défini comme le plus grand risque environnemental pour la santé publique, est déjà associée aux maladies cardiaques et respiratoires, et donc à la réduction de l’espérance de vie. Outre les risques élevés de ces maladies, de nouvelles études ont récemment révélé une plus forte résistance aux antibiotiques, l’accélération du vieillissement de notre vision, et un accroissement de démence et de troubles psychologiques.
La résistance aux antibiotiques, accrue par la pollution de l’air.
Une récente étude publiée dans la revue Lancet Planetary Health a analysé des données relatives à la pollution de l’air dans plus d’une centaine de pays : les scientifiques révèlent que l’air pollué provoque une importante résistance aux antibiotiques dans tous les pays et continents.
Des chercheurs du Royaume Uni et de Chine approuvent que « les niveaux croissants de pollution de l’air sont associés à un risque accru de résistance aux antibiotiques », et que cela concerne la population mondiale.
Cette résistance menace ainsi l’amélioration de la santé mondiale, d’autant plus qu’elle touche les individus de tout âge. L’étude suggère que les particules de PM2,5 comportent des bactéries et de gènes résistants à ces médicaments, pouvant être inhalés directement par les individus.
Les chercheurs ont rassemblé les données publiées par l’OMS, l’Agence Européenne pour l’environnement et la Banque Mondiale pour déterminer si ces particules fines étaient l’un des facteurs de résistance aux antibiotiques : pour cela, ils ont récolté des données de plus de 100 Pays, de 2000 à 2018.
Les résultats indiquent en effet que l’augmentation des émissions de PM2,5 augmentent avec la résistance ces particules . Plus alarmant encore, l’étude montre qu’en 2018, la résistance aux antibiotiques dû à la pollution de l’air était liée à près de 480 000 décès prématurés Cependant, les auteurs de l’étude ont reconnu les limites de leurs travaux. Certains manques de données dans quelques pays peuvent donc jouer sur les résultats de l’analyse globale.
La pollution de l’air favorise le vieillissement des yeux
Une étude de l’Inserm et de l’université de Bordeaux a récemment constaté que la pollution aux particules fines favorise le vieillissement de nos yeux. Réalisée sur 683 habitants âgés, suivis pendant une dizaine d’années dans les zones touchées, elle révèle que l’exposition à la pollution atmosphérique favorise le développement de glaucomes, maladies neurodégénératives du nerf optique. Les scientifiques évoquent avoir trouvé un lien entre l’exposition à des concentrations plus élevées de particules fines et l’affinement plus rapide de la couche nerveuse rétinienne, à l’origine de notre bonne vision.
L’inserm explique ainsi que la pollution de l’air affecte non seulement nos voies respiratoires mais il est de plus en plus constaté qu’elle affecte notre système nerveux central, avec l’accroissement du risque de maladies neurodégénératives chez l’adulte, et de troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant. Par ailleurs, les scientifiques continuent leurs recherches à plus grande échelle (au niveau national), pour permettre de comprendre les effets sur la santé de nos yeux.
La pollution atmosphérique peut augmenter le risque de démence
Plusieurs centres de recherche se sont intéressés à l’impact de la pollution de l’air sur notre mémoire et notre cerveau.
Des chercheurs de l’université du Michigan et de l’école de santé publique de l’université de Boston ont réalisé une étude estimant 188 000 cas annuels de démence, dû à l’exposition des particules polluantes aux Etats-Unis.
Selon les chercheurs, de nombreuses interventions qui visent à réduire l’exposition à cette pollution pourraient améliorer ce risque accru de démence, malgré que des recherches supplémentaires soient encore nécessaires : l’appel à des interventions politiques peut être une des solutions pour réduire le fardeau des populations les plus précaires qui sont, selon les résultats de cette étude, les plus touchées par la pollution de l’air et donc plus affectées par les risques de démence.
L’étude montre également que le trafic routier et non routier, la combustion au charbon pour l’énergie et l’industrie font partie du développement de démences chez les individus.
Une autre étude anglaise montre que les adultes exposés aux fortes concentrations des particules et particules fines ont 1,4 fois plus de risques d’être atteint de démence, selon le CNN.
Le Canada s’est aussi penché sur le sujet en 2016, dans son étude révélant que les personnes vivant à proximité d’un axe routier avaient 7% plus de chance de développer une démence que celles vivant dans des milieux moins exposés.
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